Mardi 28 septembre dernier s’est tenu à Paris le deuxième colloque de l’observatoire solidaire à l’initiative de La Mutuelle Générale. Politiques, DRH, médecins, dirigeants de La Mutuelle Générale, sociologues, universitaires et membres actifs d’associations d’aidants se sont rassemblés pour évoquer la situation des salariés aidants après la crise sanitaire, et réfléchir aux mesures que doivent adopter les entreprises pour mieux les accompagner.
Alors qu’en France, le nombre d’aidants familiaux, estimé à plus de 11 millions, ne cesse de croître seulement 2% de l’effectif global des salariés ont été identifiés par leur entreprise, selon l’étude sur les proches aidants actifs menée par la Chaire de Transitions Démographiques Transitions Économiques (TDTE), pour le compte de l’Observatoire solidaire de La Mutuelle Générale. Ce résultat est révélateur de la situation encore fragile des aidants au sein du monde professionnel et de la faible implication des entreprises à les reconnaître et les accompagner. Ceci en dépit de mesures gouvernementales lancées en 2019 dans le cadre de la « Stratégie de mobilisation et de soutien » destinée à faciliter la vie des aidants. En effet, le congé proche aidant est appliqué par seulement 30 % des entreprises et la moitié de ces dernières préfèrent déléguer à des structures externes l’accompagnement de leurs collaborateurs aidants. Il est également à noter une augmentation des arrêts de travail des salariés-aidants dans un contexte de crise sanitaire aux effets contrastés. Car si la crise a poussé un certain nombre d’aidants à se signaler auprès de leur entreprise, 35% d’entre eux se sont sentis moins impliqués dans leur vie professionnelle durant cette période, malgré une pratique du télétravail en hausse et plutôt bien vécue.
Répondre aux enjeux financiers
Deux ateliers ont été organisés lors de ce second espace d’échanges et de débats, en réponse à des problématiques ciblées. Le premier s’est concentré sur les propositions à adopter afin de mieux réagir face aux enjeux financiers des salariés-aidants. En effet, les aides destinées aux aidants existent mais sont difficiles d’accès en raison d’un manque de prise de conscience générale sur la cause des salariés-aidants, d’un déficit de financement, avec des difficultés au niveau des financements privés et mutualisés ainsi que d’une absence d’offres de service privé qui répondent à la fois aux besoins des salariés-aidants et aux impératifs des entreprises pour accompagner les aidants. Ces questions ont permis de faire émerger un certain nombre de propositions :
- La mise en place d’un régime d’exonération des cotisations de la Sécurité sociale, applicable au financement patronal, semblable au régime d’exonération existant au sein des entreprises en matière de frais de santé et de prévoyance.
- Le financement d’un tiers aidant assuré par l’employeur à travers, par exemple, la souscription d’un contrat spécifique ou d’une garantie « aidant » dans un contrat de prévoyance.
- Le développement d’emplois tels que les techniciens coordinateurs de l’aide psychosociale aux aidants (TCAPSA) et leur transformation en gestionnaires d’aidants rémunérés à la fois par les entreprises, par les aidants et par les pouvoirs publics.
Mutualiser l’information
Le second atelier organisé pour le colloque a donné l’occasion de réfléchir aux leviers destinés aux TPE et PME pour s’emparer du sujet des salariés-aidants. Le groupe de travail sollicité sur cette question s’est interrogé sur les outils et les services à mettre à la disposition des PME et à la façon de les mobiliser sur ce sujet, alors même que les grandes entreprises peinent à mettre en place des solutions.
Pour ce faire, des propositions ont été suggérées, parmi lesquelles :
- La mise en réseau d’une information mutualisée, ludique et gratuite par la médecine du travail, les experts comptables, les fédérations, les syndicats, les associations, les régions, etc.
- La mise à disposition de ces informations auprès des salariés par les relais locaux et de conseil.
- La diffusion du guide des aidants de La Mutuelle Générale.
- La création de vigies utilisés par plusieurs entreprises pour relayer et diffuser les informations, pour détecter et analyser les problèmes et pour accompagner les aidants.
Modifier le statut des aidants
Au terme des discussions, les acteurs de l’aidance ont été unanimes sur l’urgence pour les entreprises d’identifier et de reconnaître les aidants familiaux et de développer des dispositifs de soutien. Il devient également nécessaire de faciliter leurs démarches administratives et que leurs arrêts de travail soient justifiés par un motif spécifique.
Au niveau du droit, une redéfinition du rôle de l’aidant dans le Code du travail serait également la bienvenue. Elle permettrait d’uniformiser leur statut via des critères reconnus par toutes les entreprises. Enfin, la valorisation des compétences et de la richesse humaine acquises par les aidants durant l’accompagnement de leur proche doit être à la fois prise en compte par les entreprises mais devrait être également intégrée à l’occasion des VAE (Valorisation des Acquis de l’Expérience).
Les mécènes d’Aidant attitude
Les mécènes d’Aidant attitude contribuent au développement du fonds de dotation, à la fois par des actions de mécénat, mais aussi par la réalisation de projets communs pour les aidants. Sans eux Aidant attitude n’existerait pas, et ne pourrait pas mener ses actions d’information, soutien et réconfort aux aidants.
Particulier : Vous pouvez déduire 66% de votre don dans la limite de 20% de votre revenu imposable.