Olivier Toma fondateur de l’agence Primum non nocere, alerte sur les conséquences des chutes, première cause de mortalité des personnes âgées et implique les aidants familiaux dans la prévention.
Aidant attitude : A quel niveau l’agence Primum intervient-elle au niveau de la santé ?
Olivier Toma : Primum a été créé il y a 20 ans, dans l’objet de proposer des stratégies de développement durable et de mutualiser les pratiques de santé publique. Pour cela, nous nous adressons à tous les acteurs de la santé, soit environ 500 établissements que nous accompagnons dans des projets de bonnes pratiques jusqu’à des labellisations. Nos actions portent sur toutes sortes de sujets environnementaux dans les domaines de l’offre de soin, des risques chimiques, de l’ergonomie, des soins palliatifs, de la nutrition, de la prévention, etc.
Aidant attitude : Vous avez rédigé un rapport d’alerte sur les conséquences des chutes chez les personnes âgées. Pouvez-vous nous rappeler le
contexte ?
Olivier Toma : Les chutes représentent la première cause de mortalité des plus de 65 ans avec plus de 12000 décès par an. Elles occasionnent un coût à l’État de deux milliards d’euros. Cette situation, que nous avions dénoncée il y a 20 ans, ne s’est pas améliorée. Plus les personnes sont fragiles et plus les conséquences des chutes sur la santé sont lourdes : luxations, fractures, déshydratations, hypothermie, phlébite, embolie pulmonaire, escarres sont à redouter selon les circonstances de l’accident et l’état de santé de la personne. Elles entraînent également une perte d’autonomie et des conséquences psychologiques importantes, notamment chez les personnes de plus de 80 ans.
Aidant attitude : Quel rôle jouent les aidants dans cette campagne?
Olivier Toma : Les aidants occupent un rôle majeur dans la prévention contre les chutes. En effet, ils sont en mesure de sensibiliser les ARS (Agence régionale de santé) en leur demandant de prendre en charge ce problème et d’y apporter des solutions. Nous ne devons pas attendre que l’État propose un plan d’action. Les régions doivent se coordonner et agir ensemble à l’organisation d’opérations pilotes afin de généraliser la prévention.
Aidant attitude : Quels sont les mesures préventives que l’on peut mettre en place pour limiter le nombre de chutes ?
Olivier Toma : Certains éco-gestes très simples permettent de réduire les chutes au domicile. Nous proposons de distribuer aux établissements de santé et
aux aidants un livret qui propose des solutions d’aménagement. Il s’agit effectivement d’identifier les risques potentiels et d’adapter le sol et l’espace aux déplacements des personnes âgées, d’autant plus lorsqu’elles reviennent fragilisées après une hospitalisation. Coller les tapis au sol, éviter les
revêtements glissants, ranger les câbles et les fils électriques, pousser contre les murs les meubles qui encombrent le passage et installer des barres de sécurité
dans les WC et les salles de bain sont des mesures de bon sens qui constituent la base de notre plan d’action. Il faut également prendre en compte les problèmes
liés à la basse vision en proposant aux personnes âgées un suivi régulier chez un ophtalmologiste et en veillant à ce que l’éclairage de leur intérieur soit
suffisant. Installer des veilleuses est très important, par exemple, pour sécuriser les déplacements nocturnes. La fragilité de nos aînés doit faire l’objet de toute
notre attention. Notre mobilisation doit devenir une priorité !
Propos recueillis par Sandrine Youknovski
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