La question autour des aidants devient centrale. Comment mieux intégrer les aidants familiaux au marché de l’emploi sans impacter l’aide qu’ils apportent au quotidien pour leurs proches ? C’est l’une des priorités du ministère du Travail sous la houlette de Muriel Pénicaud. Un amendement sur la formation vient d’être adopté par le parlement. Que contient-il ?
Les aidants semblent devenir un sujet de société majeur en France. Les problématiques qui leur sont liées occupent une place de plus en plus importante dans le débat public et économique français.
C’est dans cet esprit que le parlement a adopté à l’unanimité le 13 juin dernier un amendement inscrivant dans le marbre le droit à la formation pour les aidants.
« Avec la rapporteur du texte Catherine Fabre, nous avons voulu donner un coup d’accélérateur sur ce sujet bien que la solution soit imparfaite et incomplète », réagit Pierre Dharréville, député communiste des Bouches-du-Rhône. La France compte près de 12 millions d’aidants dont la moitié qui l’est à titre familial.
Face à ce constat, les pouvoirs publics ont commencé à se mobiliser. Auprès des élus de la République en Marche, on salue cette initiative annonçant les prémices d’une loi afin de définir les modalités d’application de cet amendement.
Un amendement salué
Pour Pierre Dharréville, l’enjeu de cet amendement n’était pas tant d’imposer le débat autour des aidants sur la table que de mener un début de réflexion sur le financement de cette initiative. « Cet amendement va permettre d’ouvrir le débat sur le droit à la formation. Pour ma part, je souhaiterais que ce droit à la formation pour les aidants soit aligné sur celui déjà existant pour tout type de travailleurs », a- t-il commenté. En France, chaque salarié selon les branches professionnelles peut bénéficier jusqu’à 500 euros de crédit formation. Une loi globale incluant la formation des aidants pourrait d’ailleurs être voter le 23 juillet prochain au parlement. « Pour l’heure ce sera au gouvernement de trancher sur cette question. Mais l’avis positif émis par Muriel Pénicaud sur cet amendement m’amène à être optimiste sur le sujet et pour la suite des combats. Et je souhaite que les crédits de formation pour les aidants soient les mêmes que pour les autres personnes actives de notre pays. J’ai bon espoir pour que cela puisse voir le jour », dit-il.
Les aidants familiaux priorisés
A qui profitera la prochaine réforme ? Ce sera vraisemblablement davantage en faveur des aidants familiaux. « Les structures comme les EHPAD et autres sont équipées même si la question des moyens mis à leur disposition fait débat. En revanche, les aidants familiaux avaient complètement disparu de la carte. Ce sont souvent ces derniers qui sont les plus pénalisés par cette situation », nous explique Coralie Delporte, aidante à domicile. « Actuellement, par la validation d’expérience acquise, on peut faire valoir nos acquis et obtenir un diplôme professionnel. J’ai démarré en 1991 à la Croix-Rouge et il n’y avait pas de diplômes pour les aidants et c’était compliqué de faire valoir nos droits. Aujourd’hui, les choses s’améliorent », nous raconte-t-elle. En France, près de 5 millions d’aidants seraient des proches familiaux.
Qui financera ? Qui en assurera la gestion ?
L’enjeu de la prochaine loi ne sera pas tant d’avaliser le principe de cet amendement mais plutôt de définir les modalités de mise en place de cette réforme. « Cette mission devrait revenir aux départements qui sont les plus compétents dans ce domaine », nous explique Pierre Dharréville. Du côté du ministère du travail, on privilégie davantage les partenaires sociaux qui seront impliqués dans les négociations, branche par branche – ce qui pourrait écarter d’emblée l’idée d’une aide financière attribuée directement à l’aidant qui souhaiterait se former pour reprendre une activité professionnelle. Mais on s’orienterait davantage vers un financement des formations par les entreprises ou par Pôle Emploi.
Rudy Casbi
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