” Mes journées sont comme la lumière de cet été où chaque jour nous perdons quelques minutes de soleil… Je navigue entre deux mondes ; celui que nous connaissons tous et celui d’Alzheimer. Je m’y hasarde souvent, mais n’entre pas en Alzheimer qui veut !
En fait, je suis un chercheur qui part pour un pays obscur mais mon bagage ne sert à rien. Le raisonnement, la logique, la conscience ne sont que des fardeaux. Pour rentrer en Alzheimer il faut les laisser au seuil de la porte. Passé le seuil c’est un monde étrange qui s’offre au regard, un monde où les mots ne veulent plus rien dire. Tout se transforme dans l’esprit; ainsi un robinet peut devenir une fleur. La vue d’une chaise peut effrayer. Plus rien n’a de sens, on est près du vertige. C’est un monde bâti sur la destruction des choses.
Mon mari qui habite cet univers-là me surprend toujours. Il dit bonjour à des gens qui n’existent pas, ou qu’il est le seul à voir. Il peut partir sans prévenir, sans but apparent, comme si quelque chose d’urgent l’attendait. Et il me laisse là, à essayer de comprendre. Comprendre quoi ? Le monde de la folie est comme celui des larmes, c’est un monde étrange où on peut se perdre. Et pourtant j’aimerai tant m’y perdre avec lui !
A bien y réfléchir, en effet les robinets ne servent à rien; autant les appeler des fleurs… Je veux moi aussi sourire à des êtres transparents que je serai seule à voir. Je veux m’enliser dans ce “plus rien”, dans l’absence de tout. Pourvu que je sois avec lui. Notre univers se rétrécirait, mais qu’importe si on ne s’aperçoit de rien…
Je marche souvent dans ce pays là, il m’est familier et pourtant l’absence de repères me donne des vertiges; mon cerveau décroche, je glisse contre des parois lisses, rien ne me retient. La raison part en vrille. C’est un endroit dangereux; je cherche la porte de sortie.
J’y retrouve là, posé au seuil de la porte, mon bon sens, ma logique. Je respire enfin, et pourtant je n’ai qu’une hâte; c’est repartir dans ce monde bâti sur l’irrationnel et la folie des hommes. ”
Yoyo
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J’ai vécu une situation assez similaire avec ma mère, il m’a été pénible de voir sa mémoire de détériorer de jour en jour. Envie d’etre au meme diapason qu’elle, mais tres difficile de rentrer dans son univers. J’ai supporté avec enormément de peine, le fait qu’elle soit entrain de discuter avec moi, sans me reconnaitre, (sans savoir que j’étais sa fille). Il lui arrivé de me prendre pour une étrangère ou pour sa sœur. Aujourd’hui, elle a fait un AVC et je me demande qu’elle en sera l’issue?.Ma croix est encore plus lourde mais il faut beaucoup d’amour pour la porter, tant soit peu… A vous qui ne vivez ce genre d’épreuve, tâchez toujours de profiter de l’instant présent avec vos proches.
Quels sont les signaux d’alertes de la maladie d’Alzheimer et peut -on parler de maladie héréditaire ?
je suis aidant de ma femme alzheimer depuis 10 ans etant au bout du rouleau j’ai ètè obligè de la placer dans un cantou je vais la voir tous les jours de voir sa tristesse je rentre tous les soirs annèanti
dans mon chagrin je n’avance pas on me le repproche assez pour l’istant je ne peux pas pour moi cet la maladie la plus dure qu’el avenir pour tous ces malades manque de places manque de personnel soignant
que font nos èlus rien a part nous dire il n’y a pas d’argent on connait la chanson ils s’en foutent de la souffrance de ces gens c’est honteux