L’officialisation du nombre de 4,3 millions d’aidants accompagnant un proche gravement malade, handicapé, âgé, parmi les 8 à 9 millions d’aidants en France, est un fait acquis avec le projet de loi sur l’autonomie des personnes âgées.
Bien que les efforts financiers alloués de 365 millions d’euros soient insuffisants pour faire face à une contribution informelle des aidants estimée à 80(*) milliards d’euros, trois avancées sont à mettre en avant :
– le rehaussement des plafonds de l’APA en fonction du niveau croissant de dépendance,
– la mise en place « d’un droit au répit » de l’aidant accompagné d’une aide financière,
– le sujet de la santé de l’aidant, devenu une préoccupation du cabinet de Madame la Ministre Delaunay.
Le sociologue Serge Guérin, parrain d’Aidant attitude, estime que cette loi permet un changement de regard sur le vieillissement pour en faire un axe de « construction de la société d’après ».
Le temps est venu pour les aidants de capitaliser sur l’impulsion donnée par le gouvernement et les médias afin de formuler clairement leurs idées et préconisations.
Quatre points de vigilance à examiner par rapport aux évolutions possibles de la nouvelle loi :
Financement régional de l’APA au bord de la rupture budgétaire :
Les disparités des budgets alloués par les conseils généraux d’une région à l’autre pour le financement de l’APA (prévu à en partage avec l’état, mais dans les faits reposant à 70% sur les régions) démontrent une difficulté croissante à financer des pathologies de plus en plus lourdes de maladies graves entrainant une perte d’autonomie importante.
Une visite médicale gratuite pour les aidants :
Notre système de santé doit intégrer dans sa codification de remboursements une visite médicale annuelle prise en charge partiellement ou totalement pour les aidants. Elle permettra une meilleur prévention des facteurs de risques connus et identifiés, et à terme une économie de dépenses de santé.
Développer le « care » en entreprise :
Les entreprises doivent être incitées à mettre en place des dispositifs, de prévention et de prise en charge de la fragilité des salariés. Les partenaires sociaux et les syndicats, avec l’appui de l’état devront se mobiliser pour imaginer et proposer des actions à déployer au sein des entreprises afin d’aider les plus fragiles, parmi eux, les aidants.
Améliorer et cadrer le service à domicile :
Revaloriser les salaires, former, exiger une qualité de services minimales, tels sont les enjeux de la réforme qu’il conviendrait de mener pour les métiers des services à la personnes. Rappelons que ce secteur devrait créer dans les prochaines années 350 000 emplois d’auxiliaire de vie, d’aides soignant et d’infirmiers.
Serge Guérin parle de « la nécessaire parole des aidants », du « pouvoir des aidants ».Tous les débats à venir autour de cette loi, l’examen par le CESE, l’examen par les députés sont et doivent être l’occasion pour les aidants de faire valoir leur « voix » et « leur pouvoir.”
* 4 millions d’aidants agissant 3 heures par jour et 6 jours sur 7, sur la base de 19 euros de l’heure
Article rédigé par un groupe d’aidants
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Bonjour, je suis aidant auprès de ma mère depuis le décès de mon père,je veux savoir comment bénéficier du statut légalement,et des avantages par rapport a la retraite,car je cumule ce statut et mon travail a temps plein.D avance merci.