Cette fiche a été réalisée avec le concours de Graziella Cotti, psychologue clinicienne.
Pourquoi parler de la douleur ?
La douleur de celui que l’on aide, ou que l’on soigne, est bien, de tous les vécus, le plus difficile.
Les questions sur la cause de toute douleur et souffrance se posent : Pourquoi cela ? Pourquoi lui ? Et Pourquoi moi ? Qu’ai-je fait pour mériter cela ?
En effet, la douleur renvoie chacun à ses limites :
– Limite de ses connaissances et de son savoir-faire (« Comment faire ? Faire mieux ? Ah ! Si je savais ? );
– Limite de sa relation affective à celui que l’on aide de son mieux, et qui pourtant souffre (« je l’aime et pourtant…. »);
– Limite et sens des soins prodigués (« à quoi ça sert ?, à quoi bon ? »).
– Enfin, la douleur nous renvoie des questions sur sens de la vie tout court, sens de la relation à l’autre que l’on a aimé, qui nous a donné la vie….voire à qui on a donné la vie …. Pour qui ? Pourquoi ?(causal) Pour quoi ? (sens)…..
Ces interrogations sont constantes et souvent sans réponse immédiate pour celui qui se donne pour objectif d’accompagner et de soutenir un proche.
Il importe donc de parler de la douleur, et surtout de connaître les outils qui, de l’évaluation à la prise en charge, peuvent nous aider à la soulager, car bien souvent, la qualité de vie de celui que l’on accompagne comme de celui qui accompagne en dépend, et de ce fait, la qualité de la relation et le sens même de celle–ci.
Donnons une définition de la douleur :
Classiquement, on distingue DOULEUR et SOUFFRANCE :
« Douleur » est réservé aux manifestations et vécus physiques (ou somatiques)
« Souffrance » aux manifestations et vécus affectifs et psychologiques (ou psychiques)
« La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à un dommage tissulaire présent ou potentiel, ou décrite en termes d’un tel dommage. »
Définition de l’IASP (International Association for the study of Pain)
Pourquoi évaluer la douleur ?
Cette définition a l’intérêt de ne pas réduire la douleur aux seules causes lésionnelles et d’en accepter la réalité même en l’absence de toute cause « organique ».
La douleur est donc bien un vécu subjectif c’est-à-dire :
qui varie d’un sujet (personne ) à l’autre en fonction de multiples facteurs intrinsèques et extrinsèques au sujet qui souffre, à savoir par exemple : La culture, la religion, l’expérience, les connaissances , la présence ou non d’un entourage, l’âge, la personnalité psychologique, etc…
Toute douleur est donc vraie par essence et si quelqu’un dit qu’il souffre nul n’a le droit d’en douter !
On le comprend dès lors aisément, le problème de fond dans la prise en charge de la douleur sera d’évaluer ce fait subjectif , c’est-à-dire de le transformer en données objectives, et quantifiables donc interprétables par le médecin . Celui-ci devra, face à la plainte, donner une réponse en termes de type de molécule et de quantité ….
L’évaluation de la douleur est donc l’acte central et déterminant pour permettre un bon traitement, ou une prise en charge optimale qui rendra la douleur aussi supportable que possible.
L’évaluation de la douleur permet donc, à terme pour l’aidant :
– de transmettre au médecin des données exploitables pour mettre en place un traitement efficace et
– d’avoir la certitude d’avoir mis en place tous les moyens existants pour soulager la douleur de l’aidé ; ce qui est déjà une satisfaction .
Comment évaluer la douleur ?
Avec des instruments reconnus et validés par des experts, ils sont nommés :« ECHELLES »
Pour bien évaluer la douleur il faut déjà distinguer si la personne prise en charge est capable d’évaluer sa douleur et de communiquer verbalement avec son entourage :
-Si oui : Les échelles dites d’AUTOEVALUATION (évaluation par la personne qui souffre) sont recommandées.
-Si non : On aura recours aux échelles d’HETEROEVALUATION (évaluation par un tiers).
Pour les échelles d’autoévaluation on peut citer :
– L’EVA ( Echelle Visuelle Analogique) la fameuse réglette, marquée de 1 à 10,
– DN4 pour les douleurs neuropathiques
Pour les échelles d’hétéroévaluation on peut citer :
–DOLOPLUS ou algoplus
Il faut évaluer plusieurs fois par jour :
(si possible 3 fois aux moments pertinents : toilette, transfert lit-fauteuil, soins….)
– Par des personnes différentes quand c’est possible
– Sur un laps de temps assez long (une semaine par exemple)
– Conserver les échelles, les remettre aux intervenants extérieurs compétents (médecin ou équipe infirmière) et établir si on le peut une courbe comme une courbe de température (cinétique) .
Ces relevés sont certes fastidieux, mais ils constituent la base pour une prise en charge pertinente et efficace de la douleur.
Les mécènes d’Aidant attitude
Les mécènes d’Aidant attitude contribuent au développement du fonds de dotation, à la fois par des actions de mécénat, mais aussi par la réalisation de projets communs pour les aidants. Sans eux Aidant attitude n’existerait pas, et ne pourrait pas mener ses actions d’information, soutien et réconfort aux aidants.
Particulier : Vous pouvez déduire 66% de votre don dans la limite de 20% de votre revenu imposable.