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Stress, épuisement, isolement, manque d’information ont tendance à accroître les difficultés rencontrées par les aidants familiaux et à favoriser les états dépressifs. D’autant plus lorsque la maladie du proche enferme l’aidant et que les efforts engagés semblent vains.

Épuisement
Accompagner un proche dépendant est une tâche lourde et exigeante, qui peut affecter la vie personnelle et professionnelle de l’aidant et le conduire à un état d’épuisement physique et psychologique proche de la dépression. Se sentir dépassé, anxieux et en échec font partis des symptômes fréquemment ressentis par les personnes qui accompagnent leurs proches dans la maladie. En effet, aider un proche atteint de troubles mentaux, d’un handicap, d’une maladie d’Alzheimer ou apparentée a un impact très important sur sa propre vie et lorsque l’état de santé du malade se dégrade et que la relation se modifie, le cap est très difficile à passer.

Le cas Alzheimer
Ceci est particulièrement le cas pour la maladie d’Alzheimer qui altère le comportement de la personne atteinte, modifie sa mémoire, son langage, ses gestes… « Toutes les fonctions physiologiques finissent par se dégrader au point que le patient doit être assisté comme un nouveau né, tout en présentant, bien entendu, les caractéristiques d’un individu âgé, faisant preuve parfois d’une lucidité qui le sort inopinément de sa maladie, explique le psychanalyste Philippe Romon. Ce qui distingue l’Alzheimer d’une autre maladie, c’est le caractère d’amnésie, d’effacement, de répétition de son état mental et qui contribue à une dépendance affective extrême à l’égard du proche qui lui vient en aide. »

Un cocktail de sentiments
Face à cette personne, conjoint ou parent, qu’il ne reconnaît plus, l’aidant se retrouve démuni et déstabilisé. Une situation, qualifiée par le psychanalyste, d’impuissance et de toute puissance à l’égard du proche dépendant. « L’un et l’autre (la toute puissance et l’impuissance) ne laissent pas indemne, puisqu’elles induisent de la culpabilité et toute une gamme de sentiments et d’émotions (colère, amour, pitié envers l’autre, pitié de soi, haine, envie de protéger ou de le détruire, etc.) qui viennent parasiter et complexifier une histoire parfois déjà fusionnelle et qui, du fait même que l’Alzheimer touche des personnes âgées, place l’accompagnant en face de ses propres questions existentielles. Que signifie, en effet, la vie quand ça s’efface dans la tête de celui ou de celle que l’on a investi de l’histoire familiale? », remarque Philippe Romon.

Seul(e) ?
Se faire soutenir dans son action d’accompagnement, recevoir des informations de professionnels pour comprendre la personne malade sont bénéfiques pour l’aidant et permettent de mieux répondre aux besoins du proche en perte d’autonomie. « Il y a la possibilité de mettre un peu de distance entre l’Alzheimer et le soignant, mais encore faut-il que ce dernier le désire. Très souvent, l’aidant trouve son compte dans cette situation qui l’enferme, et qui est aussi là d’où il vient. », constate Philippe Romon.

2 commentaires

  1. nourry christine 15 février 2018 à 7 h 04 min - Reply

    bonjour

    je peux confirmer que la situation d’aidant est une épreuve quotidienne épuisante lourde physiquement et psychologiquement, , vu l’impuissance pour comprendre la maladie et aider “l ‘ aidé”, en l’occurrence mon mari tombé malade à 61 ans, au moment de la retraite, et âgé maintenant de65 ans

  2. Philippe 8 juin 2018 à 14 h 20 min - Reply

    L’aide aux aidants est vraiment quelque chose de très important. Mon père est décédé il y a 4ans. Depuis cette époque ma soeur et moi nous nous relayons auprès de ma mère qui a la maladie d’Alzheimer. Elle a 89 ans . Ma soeur a 71 ans , moi 68..
    Ma mère a droit à 4 heures d’Apa et 2 heures de stimulation cognitive par semaine. Ce n’est pas énorme . Il a fallu se battre pour obtenir ceci. Nous sommes chacun 96 heures par semaine chez ma mère. Nous sommes épuisés. Le manque de soutien aux aidants me fait penser à la non-assistance en personne en danger. France-Alzheimer indique souvent que les aidants partent avant les aidés

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