A l’heure où Emmanuel Macron vient d’être nommé Ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, il est intéressant d’aborder le sujet de la flexibilité dans le travail pour les aidants.
Si le nouveau Ministre parle déjà “d’autoriser les entreprises et les branches, dans le cadre d’accords majoritaires à déroger aux règles du temps de travail (35 heures) et de rémunérations”, que pourrait signifier une flexibilité du temps de travail pour un aidant actif ?
Premier d’une série de six, cet article aborde la réflexion à mener par un salarié-aidant sur les options qui lui paraitraient les plus adaptées pour concilier sa vie professionnelle et son rôle d’aidant. Les 5 articles suivants aborderont d’autres thèmes liés au monde de l’entreprise et le fait de mener une double vie à la fois professionnelle et d’accompagnement d’un proche gravement malade ou en situation de handicap.
Il conviendrait en premier lieu de définir les besoins de flexibilité au travail pour un aidant salarié.
Charge à l’aidant de réfléchir aux options qui seront les plus adaptées à sa situation. Voici quelques questions générales à se poser :
1. Mon poste est-il compatible avec un aménagement des horaires de travail ou de jours de présence au bureau ?
2. Quel type de flexibilité serait adapté à ma situation, et pourquoi ?
3. L’aménagement de mes horaires serait-il absolument nécessaire ou souhaitable (possibilité de choisir l’heure d’arrivée, ou l’heure de départ) ?
4. Cet aménagement d’horaires serait-il fixe au quotidien, ou devrait-il être variable et modifiable en fonction du jour ?
5. Le télétravail pourrait-il être une solution ? Si oui, combien de jours par semaine ?
6. Faudrait-il travailler plus d’heures par jour, et avoir un jour entièrement libre par semaine, ou plusieurs par mois ?
7. Ai-je besoin de réduire le nombre d’heures de travail certaines semaines uniquement, ou certains mois seulement tout au long de l’année ?
De nombreuses options de flexibilité existent déjà dans certaines entreprises. Ce n’est pas parce que l’entreprise ne prévoit pas une option qu’il ne faudrait pas la proposer et l’expérimenter. A nous, en fonction de notre situation d’aidant et son évolution, de prendre l’initiative de réfléchir et de choisir la flexibilité la plus adaptée.
Analyser nos habitudes de travail et notre fonction dans l’organisation de l’entreprise
La flexibilité des horaires de travail et/ou le télétravail ne sont pas toujours adaptés à tous les postes. Il faut rester réaliste et tenir compte de tous les facteurs liés à l’environnement et aux spécificité du poste. Si la demande porte sur l’aménagement des heures d’arrivée et de départ, arriver très tôt le matin par exemple, il faut être certain de pouvoir respecter cet horaire. S’il y a de fortes incertitudes (en raison des encombrements, ou bien des transports en commun, ou en raison de la dépose d’un enfant à l’école ou à la crèche), cette demande peut ne pas être la bonne solution. Si la demande porte sur le travail à domicile, serons nous capable de nous adapter, de prendre des initiatives, de travailler de façon indépendante, respecter impérativement les délais, ou « résister » aux multiples distractions liées au fait de travailler chez soi. Il est important de bien réfléchir à nos habitudes de travail et nos forces/faiblesses, afin de choisir l’option ou les options de flexibilité les plus adaptées à notre personnalité et à la situation. Le risque encouru en choisissant des options qui ne nous correspondraient pas serait de ne pas pouvoir respecter nos engagements et de décevoir l’effort d’aménagement des managers.
Bien définir nos besoins, les connaître et les anticiper
Les facteurs personnels à prendre en considération sont nombreux et nous seul pouvons les connaître pour peser le pour et le contre. Par exemple, si l’option télétravail semble une bonne solution, disposons nous au domicile d’un espace dédié pour pouvoir nous isoler et travailler ? Pourrons-nous à distance accéder à l’intégralité des informations de notre entreprise ? Nous sera t-il permis d’arriver plus tôt que les autres collaborateurs sans perturber l’organisation de l’activité ? Les transports en commun ne sont-ils pas un frein ? Chaque détail est important et doit être anticipé par une réponse ou un aménagement. Proposer une « période d’essai » de flexibilité pourrait être la meilleur solution pour adapter et faire évoluer au fil du temps la flexibilité à mettre en place en accord avec l’entreprise. En conclusion les aidants ne doivent pas hésiter à être force de propositions et livrer des solutions à leur entreprise.
Robert Salaison
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Les mécènes d’Aidant attitude contribuent au développement du fonds de dotation, à la fois par des actions de mécénat, mais aussi par la réalisation de projets communs pour les aidants. Sans eux Aidant attitude n’existerait pas, et ne pourrait pas mener ses actions d’information, soutien et réconfort aux aidants.
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