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Alors que la reconnaissance du statut d’assistant sexuel avance peu à peu en Europe, la France reste réfractaire. Et ce, alors que de nombreuses lois visant à faciliter la vie des handicapés voient le jour. Pourquoi  ?

Bien qu’étant de plus en plus aidés par l’état (Loi sur le handicap le 11 février 2005, journée mondiale du handicap le 9 octobre), les handicapés ont encore du mal à être considérés comme aussi «  humains  » que les valides. L’une des activités dans laquelle les gens ont du mal à imaginer les handicapés est … l’amour. Les handicapés physiques en particulier, ont des difficultés à accéder ou même pouvoir prétendre à une sexualité épanouie, pourtant considérée comme un besoin primaire, au même titre que la faim ou le sommeil.

Pour beaucoup, handicap et sexualité ne vont pas ensemble !

Un sondage Ifop en 2008 révélait que 61% des personnes interrogées pensaient que les handicapés n’avaient pas d’activité sexuelle. Selon les statistiques, plus d’un tiers des couples se séparent après l’accident d’un des deux époux. En France, le sujet est encore tabou. Mais heureusement, il semble faire peu à peu sa place dans les consciences. L’un des derniers exemples récents les plus flagrants est le film «  The Session  » dans lequel un homme atteint de poliomyélite fait appel à une assistante sexuelle et qui avait relancé le débat.

L’assistant sexuel : une activité ?

L’activité d’assistant sexuel (bien qu’on utilise en général le terme féminin  : la «  demande  »  est en effet majoritairement celle d’hommes handicapés, et non de femmes) est toute récente, née aux alentours des années 80. Si elle est présente dans plusieurs pays frontaliers à l’hexagone (Allemagne, Suisse, Italie et Belgique dans une moindre mesure), la France refuse encore de reconnaître cette activité, considérée comme de la prostitution. Ainsi, en 2010, on ne trouvait en France… qu’un seul assistant sexuel.
Pourtant, les assistants sexuels bénéficient de formations et d’associations propres, de salaire fixe, et peuvent eux-mêmes fixer les limites de leurs relations. A priori, rien à voir avec les conditions parfois éprouvantes des prostituées. Mais l’avenir des assistants sexuels en France semble encore flou. Les ministres n’ont jamais été réellement pour, et on reste encore, année après année, à des tergiversations. Le Parti Socialiste ne semble pas non plus voir les assistants sexuels d’un bon œil. En Mars 2013, le conseil général d’Essone avait clairement dit «  non  » au terme d’assistants sexuels, proposant des amendements de réflexion sur «  l’accompagnement dans la sexualité des personnes handicapées  ».

La France en retard !

Là où certains pays se sont déjà accommodé des assistants sexuels, la France en est encore à légiférer sur leur appellation. Il faut dire que le sujet, en plus de ne pas faire l’unanimité dans la classe politique (Le Comité National Consultatif d’Ethique s’y oppose), ne l’a pas fait non plus parmi la population, qui est encore très partagée sur ce sujet.
Comparé à ses voisins d’outre-rhin, la France se montre encore très conservatrice sur les questions de mœurs. A moins d’une réelle volonté politique, il y a peu de chance que les assistants sexuels se voient à court terme reconnus en France.

Pour en savoir plus :
– loi francaise 11 février 2005 l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées
De nombreuses associations, dont l’APF (Association des paralysés de France) et le CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées), travaillent également sur le sujet
– Sexualité et handicap pluriels (SEHP)

Chiffres tirés de  : «Portrait chiffré des blessés médullaires.» Faire Face, Mars 2011. Supplément du n°695.

François Tassain

4 commentaires

  1. Tania N. 14 octobre 2013 à 6 h 00 min - Reply

    Vous avez raison d’aborder ces sujets. Merci à vous.

  2. Aznar Bruno 7 novembre 2013 à 15 h 07 min - Reply

    Il ne s’agit pas tellement d’assistanat sexuel que de dignité donnée aux handicapés qui sont relégués au stade de légumes …..C’est inacceptable …Un handicapé est une personne qui a le droit à l’affection ….On voit mal les arguments pour priver ces personnes d’affection . Surtout dans une société ou sont tolérées des pratiques d’adultères quasi normalisées ….sans compter sur le reste …Bruno !

  3. Sophie 27 mars 2016 à 18 h 07 min - Reply

    Je trouve que France avance avec des émissions comme mon partenaire particulier. Également un nouveau site de rencontres est disponible depuis cette émission : https://www.serechercher.com/ Il permet la rencontre entre personnes en situation d’handicap mais aussi handi/valide.

  4. Gilles 31 août 2022 à 9 h 33 min - Reply

    Je trouve qu’il y a plus en plus d’effort, même si cela reste lent, de nombreuses petites initiatives se développent pour aider au changement de la représentation du handicap ! On assiste à l’émergence du handicap dans les réseaux sociaux notamment mais aussi au travers de dispositifs inclusifs à l’image de l’application Myhandyplus : https://myhandyplus.com/, ou https://www.mobeetravel.com/ ! Ces plateformes portés par des créateurs déterminés à faire bouger les choses !

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