Merci pour vos étoiles!
Merci pour vos étoiles!

accueil_jourIls sont nés dans les années 20 ou 30, à l’exception du plus jeune d’entre eux. Un jour par semaine, ces messieurs sortent de chez eux et se retrouvent dans le cadre d’un accueil de jour, orientés par des dispositifs de maintien à domicile, des équipes mobiles Alzheimer, des assistantes sociales ou à l’initiative de leur médecin.

Nous sommes allés à leur rencontre dans un village des Landes et, en compagnie de Cécile qui anime cet accueil, nous les avons écoutés nous parler de cette journée à part. Une journée pour eux et leurs proches aidants.

Mémoire fragile, chute, santé vacillante… tous partagent ici un manque d’autonomie et un risque d’isolement. Monsieur C. parle avant tout de la solitude, de « la télé qui va un moment mais pas deux », « des repas avec personne en face ». Monsieur J. se dit « fâché » contre son médecin qui lui interdit de conduire alors qu’il n’a jamais eu d’accident. Monsieur D., la soixantaine, veut sortir parce que « si on reste enfermé, la maladie dégrade ». Monsieur E. pense à sa femme qui fait tout et sans laquelle il serait « perdu ». L’aîné du groupe, Monsieur S., participe du regard à la discussion et on sent que tout ce qui se dit ce jour là, autour d’un café et de petits gâteaux, lui parle aussi.

« On vient me chercher chez moi le matin, on me ramène le soir, et ici on parle et on rit… Qu’est-ce que je peux vouloir de plus ? », confie Monsieur C., de loin le plus bavard. Monsieur J. est un cas différent des autres. « Comment j’ai été invité ici ? », demande t-il plusieurs fois à Cécile, avec une voix douce, comme s’il s’excusait. Il vit seul depuis très longtemps dans un village isolé. « Je n’ai jamais ressenti la solitude, je fais mon jardin, je ne tourne jamais en rond. Je n’ai plus le droit de me servir de ma voiture et je me demande pourquoi… Pourquoi, vous le savez-vous ? ». Il accepte d’être aidé et de venir à l’accueil de jour mais il ne comprend pas pourquoi, tout comme il ne comprend pas pourquoi des dames qu’il ne connaît pas et « qui ne se présentent pas toujours par leur nom » viennent l’aider à domicile. « Je fais plusieurs kilomètres à pied pour aller chercher mon pain », répète t-il pour montrer qu’il n’a besoin de personne…

« Ici, on fait des exercices sur la mémoire mais ces messieurs n’en ressentent pas forcément le besoin. Le plus important, c’est de créer du lien social et de redonner l’envie de sortir de chez soi. Je leur explique toujours pourquoi nous faisons une activité. Ils peuvent oublier mais c’est important qu’ils en comprennent l’intérêt au moment où nous la faisons. Tous, hommes et femmes, se font beaux pour venir, surtout s’il y a une occasion spéciale*. Ils sont prêts quand le minibus vient les chercher directement à leur porte et ils ne manquent jamais un accueil, à moins d’être malades. Pour leurs proches, c’est l’occasion de souffler sur une journée, d’aller chez le coiffeur, de faire le marché tranquillement… »

Monsieur G., 84 ans, dont l’épouse va aussi à un accueil de jour, confirme que cette journée est une respiration pour les deux. « C’est notre journée. Ma femme est contente de se lever pour aller retrouver ses nouvelles connaissances, manger à plusieurs et faire des jeux. D’ailleurs, elle est très fière d’avoir parfois plus de mémoire que d’autres. De mon côté, je n’ai pas à la surveiller tout au long de la journée. Cela me détend… »

Propos recueillis par Nathalie Cuvelier


*Cette année, les groupes des différents accueils de jour ont travaillé un répertoire de chansons pour le partager avec les enfants d’un centre de loisirs.

Pour être orienté localement vers un dispositif de maintien à domicile, rapprochez-vous de votre centre communal d’action sociale (CCAS), de votre CLIC, centre local d’information et de coordination (annuaire), de l’association départementale France Alzheimer (annuaire) ou de votre médecin traitant s’il est bien informé sur les dispositifs.

Sur le site de la Fondation Médéric Alzheimer, vous trouverez un annuaire national des dispositifs d’accompagnement avec la possibilité de faire une recherche par type d’accompagnement recherché.

Enregistrer

Laisser un commentaire

Les mécènes d’Aidant attitude

Les mécènes d’Aidant attitude contribuent au développement du fonds de dotation, à la fois par des actions de mécénat, mais aussi par la réalisation de projets communs pour les aidants. Sans eux Aidant attitude n’existerait pas, et ne pourrait pas mener ses actions d’information, soutien et réconfort aux aidants.
Particulier : Vous pouvez déduire 66% de votre don dans la limite de 20% de votre revenu imposable.