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« J’ai lu un article dans un magazine danois et j’ai eu un véritable coup de cœur ! » Installée depuis 4 ans à Capbreton, dans les Landes, Ditte Jakobsen est à l’origine de « A vélo sans âge », la réplique en France de l’association « Cycling without age », créée en 2012 par Ole Kassow à Copenhague. L’objectif est de donner « le droit au vent dans les cheveux » aux personnes âgées qui résident en maisons de retraite, grâce au moyen de transport le plus convivial qui soit et des bénévoles bien en jambes…

velo

Crédit photo : An Lalemant

Ditte, comme Ole et bon nombre de danois, pédalent comme ils respirent. Le vélo fait partie de leur vie, pour transporter les enfants à l’école et se rendre au travail. Mais il aura fallu qu’Ole observe un jour de 2012 un monsieur âgé sur un banc, souriant, curieux de toutes les petites scènes de la vie autour de lui, pour que sa pratique ludique du vélo devienne aussi un engagement citoyen. Offrir aux personnes âgées une nouvelle forme de mobilité, une ouverture sur l’extérieur et des occasions de rencontres improbables, c’est l’objectif de l’association, au Danemark et ailleurs. S’il y a eu la lecture coup de cœur d’un article, Ditte reconnaît qu’à Capbreton, l’environnement se prêtait de manière très favorable au projet. « Le temps est souvent beau, il y a un bon réseau de pistes cyclables et aussi de nombreuses personnes âgées. »  Ditte a néanmoins dû revoir son enthousiasme à la baisse car ses premiers contacts avec les responsables des maisons de retraite se sont heurtés à de nombreuses réserves. « J’étais un peu naïve. J’ai pensé qu’on pouvait entrer dans une maison de retraite avec un grand sourire, exposer son projet et partir à vélo avec des personnes âgées volontaires… » C’est d’ailleurs un peu comme ça que cela s’est passé au Danemark. Ditte a vite compris qu’il lui faudrait mieux comprendre le système français et « une certaine bureaucratie » pour mettre en pratique son engagement citoyen.

Des sensations retrouvées pour les personnes âgées

« J’ai pris contact avec le CCAS de Capbreton et ils m’ont vraiment aidé pour savoir comment présenter le projet aux personnels des maisons de retraite. J’ai aussi eu le bonheur de rencontrer à Nantes lors de l’événement Vélocity, Jane Salmon Nielsen, une autre jeune danoise elle aussi totalement séduite par le projet. » Vous l’aurez compris, l’adhésion au projet n’est pas le problème. L’idée de balader les personnes âgées en triporteur rallie bien des enthousiasmes. Les bénéfices pour les personnes âgées sont flagrants au Danemark et en Norvège, là où l’association s’est le plus développée avec quelques 300 sites, 2000 pilotes bénévoles et potentiellement 20000 personnes qui pourraient avoir l’opportunité de balades en pousse-pousse. « Il y a des témoignages sur des personnes qui ont retrouvé des sensations un peu disparues et qui reviennent de ces sorties avec de larges sourires et l’envie de recommencer tout de suite. » Mais les triporteurs, adaptés par un fabriquant danois aux personnes âgés avec, notamment, des coussins plus confortables et des repose-pieds réglables, ont un coût qui s’élève à environ 5000€. « Le secteur public n’a pas forcément les moyens financiers, c’est pour cela que nous nous tournons vers les entreprises et les particuliers. Ici, nous sommes sur le point d’acheter un pousse-pousse trois places, financé par une agence immobilière, un club service et des dons de particuliers. » Il est aussi demandé aux maisons de retraite d’adhérer à l’association pour un montant de 10€ par résident et par an, ce qui couvre essentiellement les frais d’assurance.

Un mode de déplacement propice à la conversation

« Ce sont des moments inoubliables, pour les personnes âgées bien sûr, mais aussi pour leur pilote… » A Copenhague, Capbreton, Rezé où Jane Salmon Nielsen a ouvert une antenne… Ole, Ditte, Jane et les bénévoles dans plus de 20 pays aujourd’hui reçoivent autant qu’ils donnent à grands coups de pédalier. « Les personnels des maisons de retraite les plus sceptiques changent d’avis quand ils voient revenir leurs résidents de leur escapade en triporteur. Ils organisent bien entendu des sorties mais c’est souvent en bus et en groupe. » Le triporteur est un mode de déplacement plus lent, ouvert, plus intime avec une ou deux personnes transportées à la fois, plus propice pour engager une conversation ou chanter. Parce que les bénéfices sont tangibles et parce que Ditte a eu bien plus de difficultés dans cette démarche qu’elle ne l’avait envisagé, elle est prête à soulever des montagnes et à pédaler deux fois plus pour faire connaître « A vélo sans âge ». Pour le moment, de Capbreton à Anglet, Ditte a réussi à embarquer près de quarante personnes âgées sur un triporteur prêté par le distributeur français du fabricant de vélos danois. Avec deux maisons de retraite sur le point d’adhérer à l’association, les vents sont favorables pour Ditte et son tout nouveau triporteur dans lequel il fait bon humer l’air entre le port et la digue et les souvenirs évoqués par les personnes âgées au gré de la balade…

Propos recueillis par Nathalie Cuvelier

 

Crédit photo à la Une : An Lalemant

Vous souhaitez en savoir plus et/ou contribuer à l’achat d’un triporteur ? Accédez au site www.avelosansage.fr

Découvrez l’association Cycling without age en images, au Danemark et ailleurs.

Découvrez l’expérimentation de Rezé, près de Nantes.

Ecoutez Ole Kassow (en anglais seulement)

 

Un commentaire

  1. Louis 22 juin 2016 à 14 h 31 min - Reply

    Excellente initiative et en plus, cela permet de développer le lien social.

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