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Être aidant et étudiant est une situation fréquente mais cependant peu reconnue. Seule l’Université de Bordeaux s’est engagée pour les accompagner. Enseignante-chercheuse en psychogérontologie  et responsable de la licence professionnelle TCAPSA (Technicien coordinateur de l’aide psychosociale à l’aidant), Valérie Bergua fait le point sur les mesures à l’œuvre.

 

Aidant attitude :  L’Université de Bordeaux, où vous exercez, a mis en place des dispositifs pour soutenir les étudiants aidants. Comment avez-vous identifié cette problématique au sein de la fac ?

Valérie Bergua : Durant le premier trimestre 2022, les élèves inscrits en licence professionnelle TCAPSA, destinée à former des professionnels à l’accompagnement psychosocial ont organisé une enquête auprès des étudiants pour évaluer leurs représentations des aidants. Il est ainsi apparu que 16% des étudiants se sont reconnus par le biais des questions posées car ils  étaient eux-même des aidants auprès de leurs parents, de leurs grands parents, de leurs frères ou de leurs sœurs malades ou handicapés.Nous avons alors poursuivi l’enquête afin de mieux connaître leurs besoins.

 

Aidant attitude : Quels sont les problématiques spécifiques de ces jeunes aidants ?

Valérie Bergua : Les jeunes aidants éprouvent beaucoup de difficultés à s’identifier comme aidant, essentiellement par méconnaissance de leur rôle. Des problèmes se manifestent également dans leur vie sociale et au niveau de l’université, peu flexible dans l’organisation des examens, ce qui compromet leur insertion professionnelle. Être aidant est en effet peu conciliable avec une vie d’étudiant.

 

Aidant attitude : En quoi consistent les mesures proposées par l’Université de Bordeaux ?

Valérie Bergua : L’Université de Bordeaux a déployé une stratégie pour soutenir ses étudiants aidants. En premier lieu, il s’agit de les sensibiliser au sujet afin de les aider à se reconnaître aidant. Il convient ensuite d’aménager leurs études pour qu’elles deviennent compatibles avec leur vie familiale compliquée.

Une circulaire existe pourtant pour faciliter les études de certains types d’étudiants. L’université pourrait ainsi devenir un pôle dans l’accompagnement des jeunes aidants, mais dans la pratique, rien n’existe pour eux. Pour l’instant, Bordeaux est la seule université de France a avoir identifié des aidants en son sein, mais chaque université peut aussi définir le profil des ses étudiants et les aider dans leurs besoins spécifiques. Nous allons prochainement publier un guide sur cette situation particulière. Il sera composé d’informations pratiques sur les accompagnements et les services disponibles et comportera des pistes pour mieux aider les jeunes aidants. Par ailleurs, une journée va leur être dédiée. Nous pensons également qu’il est essentiel de valoriser leur expérience acquise au cours de l’aidance, peut-être par la validation d’une unité d’enseignement.

 

Propos recueillis par Sandrine Youknovski

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