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De nombreux articles traitent du handicap, de la place des parents, du rôle des éducateurs. Mais qu’en est-t-il de la réalité des frères et sœurs d’un enfant handicapé ?

Clémence Dayan, psychologue et chercheur dans le domaine du polyhandicap, nous alerte sur la place de la fratrie.

Elle nous indique plusieurs pistes de réflexion.

Laisser une place à l’expression des frères et sœurs sur le handicap est essentiel, car il est très difficile pour eux de rester avec des choses en eux dont ils ne peuvent pas parler à leurs parents. Il n’est cependant pas nécessaire que les parents disent tout à la fratrie, mais il faut leur parler du handicap, apporter des réponses.

Rejet

Tout enfant peut éprouver naturellement du rejet à la naissance du nouveau-né. Plus tard, le frère ou la sœur peut se sentir coupable d’être plus compétent que l’enfant handicapé. Cela s’exprime, par exemple, au travers d’un échec scolaire qui s’avère en fait un échec par loyauté envers l’enfant handicapé qui est vécu comme « moins compétent ».

Honte

Le sentiment de honte vis-à-vis du handicap est couramment exprimé par les enfants dans le cadre des groupes de frères et sœurs.
Généralement, la jalousie et l’agressivité sont des réactions naturelles à l’égard de l’enfant qui arrive dans la fratrie. Toutefois, dans la famille où arrive un enfant handicapé, les frères et sœurs ne s’autorisent pas à « attaquer » le frère ou la sœur handicapée. La fratrie se positionne alors, dans un rôle de protection quasiment parentale. Ne voulant pas décevoir leurs parents, les enfants de la fratrie sont alors souvent très sages, responsables, cela peut bloquer l’expression de certains sentiments et leur épanouissement personnel.

Présence positive

Clémence Dayan conclut par les aspects positifs de la réalité des frères et sœurs d’enfant handicapé :
La présence d’un enfant handicapé dans une fratrie est une expérience très riche qui aide les frères et sœurs à grandir, à être plus forts. Il est important que les frères et sœurs puissent visualiser les lieux institutionnels où se rend l’enfant handicapé, rencontrer ses copains afin qu’il puisse se dire « j’ai mes copains à l’école et lui, il a ses copains à l’EME(*) ». En se rendant dans l’établissement de leur frère ou sœur handicapé, la vue des autres enfants, des appareillages… peuvent également être à l’origine d’un questionnement. Il faut donc être attentif et faire en sorte que la fratrie puisse en parler. Le lien fraternel est toujours en mouvement fort ou fragile et, même s’il rencontre des obstacles, ce dernier peut être réactivé, repensé et transformé à chaque âge de la vie.

La fratrie demeure une véritable ressource pour l’enfant handicapé si celle-ci le considère avant tout comme un enfant, dans sa relation et ses jeux avec lui. Il est très important de laisser les enfants jouer un rôle classique dans tout ce qui touche aux liens fraternels. Enfin l’enfant handicapé est en mesure de supporter un peu d’agressivité et de jalousie comme il en existe souvent entre les frères et sœurs ; cela est aussi structurant pour lui.

(*) EME : externat médico-éducatif

Article écrit par Danièle Mouthuy

Lire l’exposé de Clémence Dayan

2 commentaires

  1. Pinoteau 6 juillet 2015 à 6 h 22 min - Reply

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