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Jean Bouisson est psychogérontologue, anciennement professeur émérite à l’Université de Bordeaux et Fondateur de la licence professionnelle TC APSA (Technicien-coordinateur de l’aide psycho-sociale aux aidants). Son dernier ouvrage « Pour aider les aidants, osons l’Aidance », en collaboration avec Valérie Bergua, MCF à l’Université de Bordeaux, sortira en mars 2021 aux éditions In Press. L’occasion d’évoquer avec lui le concept de l’Aidance, qui est une façon plus globale de s’intéresser aux aidants.

Aidant attitude : Vous publiez un guide intitulé « Pour aider les aidants, osons l’Aidance » (In Press/ mars 2021). Comment abordez-vous la problématique des aidants familiaux ?
Jean Bouisson : J’ai été l’un des premiers à évoquer le concept de l’Aidance. J’ai retrouvé ce terme ancien avec un juriste. Il était utilisé entre le XIIIe et le XVIIe siècle et désignait l’action d’aider sous ses différents aspects. Il convenait parfaitement pour décaler les regards sur les aidants. En effet, l’Aidance n’évoque pas seulement les aidants, mais toute la sphère qui les entoure : les mesures qui les concernent, les différents niveaux de relations avec la famille, les échanges avec les aides à domicile, les professionnels de la santé ou les mutuelles, etc.

Aidant attitude : Quelles sont, selon vous, les situations dans lesquelles les aidants doivent être le plus aidés ?
Jean Bouisson : J’ai identifié trois moments-clés dans lesquels les aidants sont oubliés et qui pourtant leur génèrent des stress importants. Le premier se situe au début de la maladie, lorsqu’ils ne sont pas encore des aidants. C’est le cas par exemple de parents qui consultent pour un enfant qui présente une pathologie non encore diagnostiquée : nous sommes dans l’anté-aidance. Les parents vont se préparer à devenir aidants au fil du temps et des rencontres avec des spécialistes : équipes médicales, aides, associations… Ils vont ainsi recueillir et accumuler des informations issues de sources diverses avant de pouvoir entrer dans leur rôle d’aidants ; mais toute cette période de tâtonnements et d’incertitudes est compliquée à vivre.

Un deuxième temps difficile peut également se présenter à l’occasion de la guérison du proche aidé et devenir une source d’angoisse pour l’aidant si des rechutes sont possibles. On parle alors d’inter-aidance, entre deux temps d’aide et de non aide dans lequel l’aidant est perdu.

Enfin, à la fin de la boucle, lorsqu’un aidé décède, l’aidant mériterait de se faire accompagner pour traverser la période de post-aidance qui laisse les personnes seules, épuisées et démunies, avec un deuil à effectuer et une vie bouleversée.

Aidant attitude : De quelle façon répondez-vous à ces problématiques ?
Jean Bouisson : Toutes ces situations laissent généralement les aidants sans solution. C’est pourquoi, avec Valérie Bergua et d’autres collaborateurs, nous avons d’abord travaillé à une réflexion globale sur la situation des aidants. A partir de là, dans un langage accessible, et en multipliant les exemples pour que chacun puisse s’identifier, nous faisons 4 propositions clés : 1. Mieux défendre le « Vivre ensemble » 2. Développer de toute urgence des compétences professionnelles spécifiques pour l’accompagnement des aidants dans le cadre d’une approche globale et plus contextualisée 3. Engager une authentique réflexion et action transdisciplinaire 4. Développer la recherche scientifique, y compris, et au-delà, de la seule Aidance spécialisée.

Pour aider les aidants, osons l’Aidance ! De Jean Bouisson en collaboration avec Valérie Bergua Editions In press /17,90 €. En librairie le 24 mars 2021.

Propos recueillis par SY

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