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Infirmière, Karine travaille pour le Département, au sein d’une Maison de l’Autonomie. Chargée des évaluations pour l’allocation personnalisée d’autonomie, elle délivre aussi, sur décision collégiale, l’agrément aux personnes qui veulent devenir accueillants. Avec son expérience du dispositif de l’accueil familial, elle souhaite qu’il soit mieux connu. “Il représente une alternative à l’hébergement en établissement et, dans le cas des adultes handicapés, une vraie solution face au nombre insuffisant de structures d’accueil”.

L’accueil familial consiste à accueillir chez soi, à temps complet ou partiel, sur une courte ou longue durée, une ou plusieurs personnes âgées ou handicapées qui ont besoin d’une solution d’hébergement avec un accompagnement plus ou moins important au quotidien. L’accueillant est agréé (compter six mois pour l’obtention du premier agrément) pour une période de cinq ans renouvelable. Il est formé, suivi et contrôlé par le Département. Seul ou en couple, il reçoit une rémunération versée par la personne accueillie ou son représentant légal, dans le cadre d’un contrat de gré à gré de type réglementaire. La personne accueillie peut bénéficier de nombreuses aides sociales (APA pour les dépenses liées à la dépendance, PCH pour les accueillis de moins de 60 ans), aides au logement (APL, ALS, ASH).

Beaucoup plus que le gîte et le couvert

Karine, au sein de son service, suit avec une autre infirmière une quarantaine d’accueillants sur les 397 agréés sur le Département du Pas-de-Calais pour 785 personnes accueillies. “Nous avons un recrutement assez stable, avec des accueillants d’une cinquantaine d’années en moyenne, en milieu rural essentiellement, alors que l’on manque d’accueillants en milieu urbain. Ces familles rurales ont souvent un bon sens pratique, de la place chez elles et elles sont sédentaires – des conjoints d’agriculteurs par exemple – ce qui leur permet d’envisager cette forme d’accueil. Nous avons aussi des reconversions professionnelles d’aides soignantes ou d’auxiliaires de vie qui souhaitent continuer l’aide à la personne mais différemment. L’accueil familial, c’est 24h/24, 7j/7 et 365j/an ; nous devons nous assurer de l’engagement des accueillants.” La sélection des candidats se fait sur des critères précis et tient compte des différentes tâches qu’ils devront assumer en fonction des besoins des personnes accueillies. L’accueil ne peut en aucun cas se limiter au “gîte et couvert” et la motivation ne doit pas être que financière.

La chaleur d’un foyer

Dans l’esprit du dispositif, un bon accueillant fait participer au maximum la personne accueillie à la vie de famille, notamment si elle a encore une certaine autonomie. Karine souligne d’ailleurs un paradoxe. “Plus le degré de dépendance est fort (GIR) plus la rémunération de l’accueillant est élevée alors que, finalement, l’accompagnement pour prévenir la perte d’autonomie représente un réel investissement des accueillants”. C’est bien le caractère personnalisé et familial de cet accueil qui en fait la valeur pour des personnes qui ont avant tout besoin de se rattacher aux gestes de la vie quotidienne, de trouver la chaleur d’un foyer et le goût de repas faits maison et partagés. “Ce n’est pas uniquement un hébergement sécurisé”, insiste t-elle. Le suivi des accueillants se fait au rythme d’une visite par trimestre, certaines non programmées. L’objectif est double : prévenir d’éventuels risques d’abus et accompagner les accueillants.

Un dispositif vertueux

Un des autres rôles de Karine est de contribuer à changer le regard porté sur le handicap. “Nous avons beaucoup moins de candidats pour accueillir des personnes handicapées. Pourtant, les situations de handicap sont multiples et nous avons des besoins importants pour l’accueil d’adultes qui sont dans la journée en ÉSAT ou sections occupationnelles“. Dans son travail de mise en relation entre les accueillants potentiels et les familles et/ou tutelles, elle constate le manque de structures d’accueil pour les personnes handicapées de plus de 21 ans et, en lien avec le vieillissement de la population, le nombre croissant de personnes âgées qui ont eux-mêmes des enfants relativement âgés et fragilisés.

Pour toutes ces raisons, elle est convaincue que l’accueil familial est une réponse adaptée quand le maintien à domicile n’est plus possible mais aussi une source de création d’emplois ; un dispositif vertueux à condition de donner les moyens aux accueillants de monter en compétence et qu’eux-mêmes se retrouvent au sein d’une association nationale pour obtenir une reconnaissance de leur profession et une meilleure visibilité.

Propos recueillis par Nathalie Cuvelier


 

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