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Le cinéma fait à nouveau face à la fin de vie. Après « Million Dollar Baby » de Clint Eastwood, « Amour » de Michael Haneke et « Quelques heures de printemps » de Stéphane Brizé, c’est au tour de Marco Bellocchio d’évoquer l’euthanasie dans « La belle endormie ».

Dans ce nouveau film, tout commence avec un événement réel. Rappelez-vous ’était en 2008, le père d’Eluana Englaro, une jeune femme italienne plongée dans le coma depuis 17 ans avait demandé l’autorisation judiciaire de mettre fin à sa vie. Et tout le film justement porte sur cette question de l’euthanasie. Il raconte l’affrontement idéologique qu’il y a eu en Italie, après cette affaire. Pour cela Bellochio a également imaginé quatre autres histoires en parallèle. Des histoires qui n’ont rien à voir les unes avec les autres et qui forment quatre petits films. Tout d’abord, celle d’un sénateur berlusconien et de sa fille, confrontés à la fin de vie de leur épouse et mère, d’une actrice qui a renoncé à sa carrière pour rester au chevet de son enfant dans le coma et d’une droguée suicidaire, qui veut mettre fin à ses jours mais à laquelle s’oppose un médecin. Et derrière chacune de ses situations, se posent de nombreuses interrogations. « Quel est notre rapport à la souffrance de l’autre ? Peut-on empêcher quelqu’un de mourir ? Ou encore, vaut-il mieux accompagner quelqu’un vers la mort ou vers la vie ? »

En ce qui le concerne, Bellocchio ne prend pas de parti. Ou du moins pas trop. Il nous montre juste que dans certaines situations, l’éthique est « mise au placard », par exemple lorsque l’homme politique est confronté à l’euthanasie dans sa propre famille et qu’il est contraint par son parti d’agir contre ses convictions. Pour lui, l’euthanasie dépend finalement du contexte, des idéologies de la société, des croyances, des valeurs, de la morale et par-dessus tout de l’amour. Oui, parce le film parle aussi beaucoup d’amour. De l’amour d’un homme qui ne veut voir ni sa sœur, ni sa mère souffrir, de cette actrice, qui met fin à sa carrière pour rester auprès de son enfant dans le coma, ou de ces deux jeunes qui tombent amoureux malgré leur idées politiques bien différentes. Bellocchio nous le prouve, dans chaque situation, c’est l’amour qui domine.

Et il a bien raison, La Belle Endormie est un film juste, émouvant et grave. Marco Bellocchio se sort de tous les pièges que le sujet pouvait comporter et à travers cette histoire vraie qui avait divisé l’Italie, il rouvre le débat sur l’euthanasie et en est satisfait : « Une écrasante majorité des catholiques a accepté de dialoguer sur l’euthanasie, de façon constructive. Seuls les plus radicaux ont campé sur leurs positions. Je vous rassure : je ne me suis pas converti au catholicisme, mais j’ai constaté avec plaisir qu’un dialogue était possible. »

Anne laure Mignon

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